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Fort de la Turra

Val Cenis

Dernière mise à jour le

04/02/2018

Présentation

En 1860, la Savoie est annexée par la France. Le massif du Mont Cenis est désormais partagé entre deux nations. Le plateau bien que faisant partie de la province de Maurienne devient italien en 1862. La région va devenir une ligne de fortifications entre les deux pays. Le relief permet aux troupes italiennes de stationner en nombre et de dominer la haute vallée de l'Arc. Un vaste complexe défensif italien va être érigé entre 1877 et 1908 : le Campo trincerato del Moncenisio. Le fort Variselle commande l'ensemble. En font notamment partie les forts de Ronce, de Pattacreuse et Malamot. Côté français sont érigés des postes d'observations et des forts dont le fort de la Turra.

Construit de l’autre côté du signal du Petit Mont-Cenis, en contrebas de la Cime du Larro, il domine le plateau du Grand Mont Cenis par une falaise de 500 m. Près de son sommet, les créneaux d’artillerie du fort de la Turra sont presque invisibles depuis la route qui longe le lac. Les casemates sont desservies par une galerie sous roc à l’épreuve. Les casernements, l’esplanade, son enceinte aux deux ponts-levis et le camp annexe sont défilés derrière la crête, ainsi que le téléphérique qui les reliait à Lanslebourg. C’était un cantonnement de troupes de couverture en 1893-1894, transformé en ouvrage fortifié entre 1898 et 1910 et dont les casemates, terminées vers 1930 comme position avancée du barrage de Modane. Stratégiquement, il s'agit alors d'un fort avancé dont le but est de freiner en cas de guerre l'avance de l'ennemi (extrait revue historique des armées n° 243 - auteur Daniel David - texte intégral ici).

Au cours de la seconde guerre mondiale, le fort de la Turra se trouve impliquer dans les combats du fait de sa situation géographique. Dans son livre les soixante jours qui ébranlèrent l'Occident, l'auteur Jacques Benoist-Méchin relate l’événement suivant : "Benito Mussolini, ce dimanche 30 juin 1940 (donc au sixième jour après l’armistice du lundi 24 juin 1940), se rend en voiture en Maurienne pour féliciter les troupes italiennes qui ont combattu sur le front des Alpes. En descendant du Mont-Cenis, il aperçoit, sur sa gauche, un ouvrage fortifié qui a refusé de se rendre et sur lequel flotte toujours les couleurs françaises. C’est le fort de la Turra, situé à 2 770 mètres d’altitude. Sa garnison, commandée par les sous-lieutenants Prudhon et Chanderis, comprend quatre sous-officiers, un caporal-chef, quatre caporaux et quarante et un chasseurs et canonniers. Ceux-ci, bien qu’encerclés par plusieurs divisions italiennes, ont repoussé pendant dix jours toutes les attaques des troupes italiennes de montagne. Benito Mussolini, émerveillé par la résistance héroïque de ces soldats français, donne l’ordre de les laisser quitter le fort, avec armes et bagages, avec les honneurs de la guerre ! Le lendemain, les troupes françaises quittent le fort de la Turra, saluées par les troupes italiennes. Les chefs italiens seront sidérés lorsqu’ils apprendront de la bouche des deux sous-lieutenants français que l’artillerie de l’ouvrage fortifié de la Turra ne se composait en tout et pour tout que deux simples canons de 75 millimètres…"

À la suite du traité de Paris de 1947, le massif voit la frontière française repoussée. Elle englobe désormais le plateau, les cols du Mont Cenis et du Petit Mont Cenis. En relisant l'histoire, il est alors plus aisé de comprendre ce foisonnement de forts si proches les uns des autres mais stratégiques.

Attention cependant, si la visite est possible, elle est risquée car les ouvrages sont abandonnés depuis longtemps et se dégradent rapidement de part l'altitude. Des galeries enterrées existent par ailleurs.

Autres informations

Découvrez l'itinéraire de la randonnée du Fort de la Turra : https://goo.gl/V4sn9w

CONTACT

Office de Tourisme de Val Cenis

89 Rue du Mont-Cenis, 73480 Lanslebourg-Mont-Cenis

04 79 05 23 66

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